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Conflit des Yanomami vénézuéliens avec des mineurs illégaux

En août, la nouvelle d’un massacre présumé du peuple yanomami dans la région reculée du fleuve du haut Ocamo a été annoncée. La nouvelle avait filtré aux missions parmi les Yanomami dans les prairies de Parima plus au sud, puis avait été diffusée par l’organisation yanomami Horonami, et d’autres organisations autochtones dans l’État vénézuélien d’Amazonas. Le problème des incursions illégales de mineurs brésiliens sur le territoire des Yanomami du Venezuela se présente sporadiquement depuis la moitié des années 1960 et a mené à des épidémies répétées et à des explosions de violence.[1] En 1993, un massacre dans la communauté de Haximu a donné lieu à des enquêtes internationales et à la condamnation de plusieurs mineurs par des tribunaux brésiliens. Des inquiétudes ont été soulevées quant au fait que quelque chose de similaire venait de se produire dans le haut Ocamo.

Bien qu’opportune, une enquête initiale d’une durée de un jour menée début septembre par le Ministère vénézuélien des affaires autochtones a été critiquée pour ne pas avoir comporté de visite sur le lieu de l’incident présumé. Le gouvernement a également été critiqué pour avoir insisté sur le fait que « tout allait bien » dans la région, alors que la présence de mineurs illégaux dans cette zone était bien connue parmi les peuples autochtones.

Fin septembre, l’armée et le Ministère des affaires publiques ont mené une nouvelle visite conjointe de cinq jours dans la région du haut Ocamo avec Horonami. Suite à l’enquête, Horonami a publié ses propres conclusions, indiquant qu’un nombre significatif de mineurs opère illégalement dans la région, grâce à des pistes d’atterrissage clandestines. Selon Horonami, les récits d'un massacre, bien que non confirmés, sont la preuve qu’il existe des conflits entre les mineurs et les communautés locales dans la région. Horonami reconnaît que des efforts importants ont été déployés périodiquement par les forces armées brésiliennes et vénézuéliennes afin de débarrasser le territoire des Yanomami des mineurs, mais l'organisation a appelé à une surveillance plus systématique de la zone, avec la participation des Yanomami, afin de contrôler l’accès illégal à leur territoire, d’éviter de nuire aux communautés, et d'éviter des problèmes de santé et la destruction de leurs forêts. Selon Horonami, une enquête de terrain plus détaillée dans le haut Ocamo s’impose de toute urgence.  

La question a pris une ampleur nationale puis internationale lorsque le gouvernement a interprété les inquiétudes pour les Yanomami comme un stratagème électoral visant à discréditer le gouvernement alors qu'il traverse une période difficile d’élections au niveau national. L’extrême susceptibilité du gouvernement face aux regards internationaux se manifesta rapidement. Lorsque la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) publia un communiqué faisant état d’un massacre présumé et appelant à une enquête, le gouvernement répondit en se retirant (le terme juridique est « dénoncer ») de la Convention américaine des droits de l’homme. Regrettant ce retrait, la CIDH a indiqué que :  

Cette dénonciation n’aura pas pour effet de libérer l’État partie concerné des obligations contenues dans cette Convention eu égard à tout acte pouvant constituer une violation de ces obligations et accompli par cet État avant la date effective de dénonciation.

 

[1] The Health and Survival of the Venezuelan Yanoama, IWGIA, Survival International and Anthropology Resource Center, 1985, http://www.iwgia.org/publications/search-pubs?publication_id=169

Overview

Resource Type:
News
Publication date:
15 October 2012

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