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« Le gouvernement de la RDC doit respecter les droits des femmes autochtones dans le cadre des réformes en cours » déclare le CAMV à la Commission africaine

Le Centre d’Accompagnement des Autochtones Pygmées et Minoritaires Vulnérables (CAMV) a fait part de ses préoccupations quant à la situation des femmes autochtones de la RDC à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples lors de sa 53ième Session ordinaire qui s’est tenue du 9 au 23 avril à Banjul, Gambie. 

Représentant le CAMV, Éliane Mwenge, a expliqué que les expulsions forcées des peuples et des femmes autochtones de leurs terres ancestrales en RDC, lorsque des projets de développement doivent être mis en oeuvre sur ou en périphérie de leurs terres, accentue la marginalisation des femmes autochtones. Ces dernières qui jouissaient de terres arables et adaptées à leur culture sont désormais confinées à des terres souvent non cultivables sur lesquelles elles vivent continuellement en état de dépendance et d’insécurité, risquant d’y être chassées à tout moment, ne possédant aucun titre juridique. 

Elle a souligné que l’octroi de concessions et la création de parcs nationaux portent de surcroît atteinte à leur droit au consentement libre, préalable et informé, qui est un droit fermement reconnu aux peuples autochtones en droit international et en vertu de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et qui doit être respecté pour limiter les conséquences néfastes auxquelles les habitants des forêts font face. Elle a fait état du cas des pygmées Batwa du Parc National de Kahuzi Biega qui ont été chassés sans consultation, ni mesures compensatoires pouvant assurer leur survie et vivant aujourd’hui dans des conditions de pauvreté extrême et de misère.

Elle a demandé notamment à la Commission africaine que celle-ci recommande au gouvernement de la RDC de :

  • S’assurer que les reformes foncières et forestières en cours ainsi que les initiatives internationales envers lesquelles le gouvernement s’est engagé, telles le processus REDD et FLEGT, portent une attention particulière aux femmes autochtones pygmées et qu’elles leur garantissent le droit d’accéder à leurs terres et ressources naturelles ; 
  • D’adopter des mesures législatives spécifiques qui reconnaissent les droits fonciers des peuples autochtones ainsi que leur droit au consentement libre, préalable et éclairé et de faire en sorte que le processus de zonage des forêts congolaises en cours prévoie un mécanisme visant à identifier les terres et territoires des peuples autochtones Pygmées dans le but de les reconnaître et de les protéger ; et
  • De mettre en place un mécanisme visant à fournir une réparation aux femmes et hommes autochtones, de même qu’aux peuples autochtones en tant que collectivité, pour leurs terres prises sans consentement, et s’assurer que la compensation octroyée ne contribue pas à exacerber les inégalités du genre.

Overview

Resource Type:
News
Publication date:
11 April 2013
Region:
Democratic Republic of Congo (DRC)
Programmes:
Conservation and human rights Access to Justice Law and Policy Reform Legal Empowerment

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