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Message des femmes d'Assoumindelé, Cameroun

Des femmes venant d’un village du sud-est du Cameroun expriment qu’elles n’auront pas d’accès facile à la terre qui a été allouée à leur communauté en compensation partielle du territoire qui leur a été confisqué par une réserve naturelle.

En 2014, la réserve de Ngoyla-Minton a été créée dans une zone de forêt dense dans le sud-est du Cameroun. D’une taille de 156.672 hectares, la réserve est entourée de territoires habités par des communautés qui ont circulé librement dans la forêt pendant des générations.

Les communautés qui utilisaient les forêts pour pêcher, chasser et cueillir des produits forestiers tels que des feuilles et des baies ont été informées qu’elles pourraient seulement circuler dans certaines parties de la forêt et uniquement dans le cadre de certaines activités. Elles ont également été informés qu’on leur octroierait des « forêts communautaires » - des parcelles de terres alternatives, plus petites, allant jusqu’à 5.000 hectares.

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Les détails concernant à la fois la réserve et la forêt communautaire allouée au village d’Assoumindelé sont restés inconnus jusqu’à récemment.

A présent, des représentants officiels du MINFOF (Ministère des Forêts et de la Faune), qui ont reçu le soutien de World Wildlife Fund (WWF) et de la Banque Mondiale - en lien avec la création de la réserve, ont publié des cartes exposant le plan de zonage de la réserve. Selon ces plans de zonage, les communautés locales pourront utiliser les ressources forestières dans certaines parties de la réserve, dans les zones adjacentes à leurs terres et dans un périmètre de 10 km. Elles ne pourront plus utiliser les ressources naturelles situées dans la forêt, seul endroit où elles peuvent trouver des arbres médicinaux.

Les communautés Baka expriment leur inquiétude au sujet de la création de la réserve. Elles ont eu connaissance d’expériences de communautés Baka dans d’autres parties du Cameroun, dont les activités traditionnelles (même celles ayant reçu des autorisations officielles) ont été considérablement affectées par les zones de conservation, notamment par les éco-gardes qui les arrêtent et les menacent violemment et de manière fréquente. Les communautés sont inquiètes et estiment que cet accord les empêchera en réalité d’accéder aux terres.

La création de la forêt communautaire est un coup de plus porté aux communautés. Après que les communautés autochtones Baka d’Assoumindélé ont demandé leur « propre » forêt communautaire, les communautés affectées ont reçu une forêt communautaire « Baka » partagée avec d’autres communautés Baka voisines. Cependant, cette forêt communautaire est à 10 km d’Assoumindélé, ce qui signifie que les communautés doivent marcher longtemps avant même d’atteindre leurs terres. Elles vont également avoir des difficultés à rapporter les produits forestiers cueillis, personne dans le village ne possédant de voiture.

Entre-temps, les Bantu se sont appropriés la forêt communautaire qui a été créée à côté du village d’Assoumindélé, rendant incertain le droit d’usage continu de la forêt par les Baka. dDe plus, chaque village Bantu a reçu sa propre forêt communautaire, en bordure desdits villages.

La forêt communautaire des communautés Baka se situe sur un territoire déjà utilisé par un village Baka, appelé « Seh ». Les Baka de Seh ont été prévenus qu’ils devraient partager la terre qu’ils ont occupée pendant des générations avec des Baka venant d’autres villages et ne sont pas satisfaits de cet arrangement.

Les femmes Baka d’Assoumindélé sont inquiètes au sujet de leur mode vie qui risque de changer définitivement. Elles ont également peur que leur culture disparaisse, à moins que des changements ne soient faits afin de leur rendre justice et de répondre à leurs besoins.

Les peuples autochtones du Cameroun tels que les Baka d’Assoumindélé appellent à la pleine reconnaissance de leurs droits fonciers coutumiers, et au respect de ces droits dans les projets économiques et de conservation.

Overview

Resource Type:
News
Publication date:
13 September 2017
Region:
Cameroon
Programmes:
Culture and Knowledge Conservation and human rights
Partners:
Association OKANI

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