Pourparlers sur les changements climatiques Barcelone, Actualité: décembre 2009
Les pourparlers sur le climat qui se sont déroulés à Barcelone du 2 au 6 novembre 2009 ont confirmé que l'on ne peut s'attendre à parvenir à un accord juridiquement contraignant à Copenhague. La REDD (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement) sera probablement l'un des résultats les plus significatifs de la CdP 15, mais des doutes demeurent quant à la définition des forêts et à l'interdiction de convertir les forêts. Le libellé sur les droits des peuples autochtones a été retenu, mais il doit encore être amélioré.
Les Parties réunies à Bangkok en septembre 2009 pour discuter des possibles options pour la signature d'un accord juridiquement contraignant à Copenhague ont quitté la capitale thaïlandaise avec la certitude qu'un tel résultat était de plus en plus improbable. L'impasse entre les pays de l'Annexe I et le Groupe des 77 (G77) s'est poursuivie à Barcelone. Les pays de l'Annexe I ont été accusés d'essayer d'" assassiner " le Protocole de Kyoto et ont demandé un plus grand engagement en matière de réductions de la part des pays en développement (ignorant de ce fait le principe de responsabilités communes mais différenciées), alors que le G77 a demandé des engagements de réduction plus significatifs ainsi que l'affectation de ressources financières considérables pour soutenir l'atténuation et l'adaptation. Dans de telles circonstances, la seule option à disposition des parties était de se pencher sur les documents de travail existants (un pour chacun des points du Plan d'action de Bali) et de rédiger un libellé qui pourrait ensuite être inclus dans un ensemble de décisions qui concluront les travaux du AWG-LCA consacré au Plan d'action de Bali.
Un document crucial sera probablement finalisé et approuvé à Copenhague avec des références à la vision partagée, à l'objectif de réduction d'émissions à long terme pour 2050 et aux principes clé concernant le financement et d'autres domaines essentiels qui nécessitent une intervention rapide. Quelques annexes seront jointes. La REDD, dont la définition n'est pas encore claire pour les parties et les observateurs, sera probablement l'un des résultats les plus significatifs. En effet, il est possible que le document de travail actuel (ou "document de travail officieux" (non-paper) dans le langage de la CCNUCC) sur la REDD soit renforcé et joint en annexe à la décision de la CdP. D'autres aspects relatifs à la REDD peuvent être définis dans d'autres documents, tels que le document " Vision commune " (pour les garanties et les principes) et le document " Financement " pour les aspects financiers.
Il est possible également que la décision de la CdP soutienne la préparation REDD (readiness). Ceci pourrait être justifié par l'opposition à l'approche en trois phases formulée par les Etats-Unis, et pourrait conduire les parties à opter pour un compromis, dans lequel l'action à intervention rapide se limiterait à la phase 1, à savoir la phase de préparation.
En règle générale, le texte dévoilé à Barcelone a fait naître l'inquiétude parmi de nombreuses ONG environnementales puisque, sous la pression des négociateurs de l'UE, toutes les références aux garanties pour protéger les forêts naturelles contre la conversion et pour les maintenir intactes ont été mises entre parenthèses et leurs libellés affaiblis. D'autres questions, qui devront être résolues à Copenhague, concernent les structures de gouvernance et les garanties de conservation de la diversité biologique, bien que la section consacrée aux garanties comprenne des références aux accords internationaux relatifs à la biodiversité. Le manque de mécanismes de surveillance clairs reste lui aussi encore à régler.
Pour ce qui est des droits des peuples autochtones, le libellé consolidé devra être peaufiné et retravaillé. Toutefois, le fait que la référence à la DNUDPA et au FPIC figure toujours dans le texte, bien qu'entre parenthèses, montre que la question est considérée comme cruciale par les négociateurs, et que le Caucus des peuples autochtones a réussi à obtenir le soutien d'une vaste coalition de parties et d'organisations non gouvernementales. Ce capital sera essentiel lors du suivi de la CdP 15 lorsque les détails et les éléments spécifiques de la REDD devront être discutés et finalisés, dans ce que le Président du AWG-LCA, M. Cutajar a d'ores et déjà annoncé comme un " processus de Marrakech sur la REDD ".
Le FPP a soutenu activement ses organisations partenaires des peuples autochtones à Barcelone et continuera à les soutenir à Copenhague, afin de leur permettre de travailler avec le Caucus des peuples autochtones et une équipe de leaders autochtones de pays où le FPP travaille sur le terrain. Le Caucus des peuples autochtones a développé une vaste stratégie de soutien pour Copenhague qui va au-delà de la REDD et qui vise à placer les droits des peuples autochtones au centre des résultats de la CdP 15. Pour réaliser ceci, plusieurs événements publics et de sensibilisation ont été organisés, y compris la Journée des peuples autochtones qui aura lieu le 12 décembre 2009.
Overview
- Resource Type:
- News
- Publication date:
- 1 December 2009
- Programmes:
- Climate and forest policy and finance