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Un jeune homme Batwa tué dans un parc national alors qu’il tentait d’obtenir des ingrédients médicinaux traditionnels

Un jeune homme Batwa tué dans un parc national alors qu’il tentait d’obtenir des ingrédients médicinaux traditionnels

Samedi le 26 août, un garçon et son père ont été fusillés par des éco-gardes. Le père a été gravement blessé et s'est échappé, mais son fils a été tué. Ils cueillaient des plantes médicinales pour traiter une maladie et ne portaient que des machettes pour amasser les herbes nécessaires dans la forêt, leurs terres ancestrales.

Pacifique Mukumbwa, Directeur de CAMV, une organisation de soutien basée à Bukavu, explique ce qui s'est passé: « Le matin du samedi 26 août, Munganga Nakulire, accompagné de son enfant Christian Mbone Nakulire, a décidé d'aller au parc national Kahuzi Bièga pour s'occuper de son enfant souffrant de diarrhée.

« Ils sont arrivés sur la colline de Bahaya au milieu du parc national de Kahuzi Bièga, où ils ont rencontré quatre éco-gardies. Soudainement, l'un d'entre eux a ouvert le feu et a tiré sur Munganga Nakulire, qui a été grièvement blessé au bras droit. Il a réussi à s'échapper malgré sa blessure, laissant derrière lui son enfant qui a été abattu de sang froid alors qu’il essayait de se cacher.»

Le père a eu beaucoup de chance d'échapper malgré sa blessure au bras. Il a réussi à sonner l'alarme auprès de la communauté Batwa, qui a envoyé un groupe dans la forêt pour tenter de trouver Christian.

Pacifique Mukumbwa ajoute: « Vers 14 heures, Munganga Nakulire est venu miraculeusement à Buyungule et a raconté les terribles événements qui venaient de se produire. Compte tenu de son état de santé, il a été emmené très rapidement à l'Hôpital Provincial Général de Référence à Bukavu afin de recevoir les soins nécessaires. Pendant ce temps, une délégation de pygmées se rendit au parc pour chercher Christian Mbone. Le groupe parti à la recherche de Christian Mbone est arrivé vers 18 heures sur les lieux du crime et a découvert son corps sans vie abandonné dans la forêt. Les restes ont été ramenés le lendemain par ce groupe de pygmées autochtones.»

« Mon père n'a jamais touché une arme, il est allé avec mon petit frère dans le parc pour chercher le médicament, il n'avait que sa machette », a déclaré le frère aîné de Christian Mbone.

Le lendemain, dimanche 27 août, lorsque le corps du garçon est arrivé à Buyungule, les villageois ont décidé de l'emmener au QG du PNKB [Parc national Kahuzi Bièga] à Civanga. Des membres de villages voisins les ont rejoints et ils se sont réunis pour exiger que leurs droits soient rétablis.

Pacifique Mukumbwa a ajouté: « Parmi leurs revendications, les peuples autochtones pygmées ont demandé à PNKB d'indemniser la famille de la victime et de respecter leurs engagements contenus dans la feuille de route adoptée lors du dialogue [Whakatane] entre les Pygmées et le PNKB en 2014. »

« La tension augmentait à mesure que les heures passaient. Quelques jeunes pygmées dans la foule, qui agitaient bâtons et machettes pour dégager une partie de terre pour construire leurs maisons, ont crié: ‘Nous allons rester ici et ce soir, nous allons construire nos maisons dans notre forêt (le PKNB) si vous ne pas nous donnez pas un autre endroit où vivre.’»

« Plusieurs heures de discussions entre Pygmées autochtones (accompagnés du CAMV) et le Directeur du PNKB, M. Lucien Gédéon Lokumu ont eu lieu le lundi 28 août. Les deux parties ont convenu que les frais des funérailles de la victime seraient entièrement couverts par le PNKB et les conditions d'indemnisation de la famille du défunt seraient discutées entre la famille et le PNKB après le deuil. »

« Il a été prévu que pendant ce temps, les peuples autochtones pygmées qui vivent dans la région de haute altitude du PNKB rencontrent les dirigeants le 1er septembre afin de discuter du manque de terre, un grave problème auquel ils sont confrontés depuis leur expulsion du PNKB dans les années 1970. Ils rappelleront aux dirigeants du PNKB les engagements qu'ils avaient pris à la fin du dialogue de 2014 [Whakatane] entre les deux parties. Ces peuples autochtones pygmées exigent qu'une partie du parc leur soit cédée par le gouvernement congolais et, sinon, que le gouvernement cherche un autre endroit où ils peuvent vivre. »

Deux aspects clefs étaient compris dans le projet de feuille de route 2014 Whakatane: 1) s'assurer que les besoins immédiats des Batwa en ce qui a trait à leurs moyens de subsistance soient rencontrés par les autorités provinciales et des parcs et (2) s'assurer que des zones pilotes de PNKB soient retournées aux Batwa en tant que lieux où ils peuvent vivre et ainsi démontrer qu'ils peuvent protéger et utiliser durablement leurs forêts. Si la gouvernance forestière de la communauté Batwa s’avère un succès, elle sera déployée sur tout le PNKB, avec le soutien de PNKB et de l’ICCN. [1]

Au cours des rencontres initiales de Whakatane que les Batwa ont tenues avec le parc et les autorités provinciales en 2014, puis encore en 2016 et 2017, les Batwa ont exprimé clairement qu'il n'y a pas d'autre endroit où ils peuvent vivent qui n'appartient pas déjà à d'autres personnes. Ils ont exprimé clairement qu'aucune solution n’est possible sans reconnaître leurs droits sur leurs terres à Kahuzi Biega.

Il est clair qu'il n'y a pas de véritable perspective de résolution de cette situation sans que les droits fonciers coutumiers des Batwa sur leurs terres ancestrales à Kahuzi Biega soient reconnus. Les Batwa ont proposé de commencer par la restitution des trois zones d’évaluation pilotes aux Batwa.

C'est pourquoi la communauté Batwa de Kahuzi Biega a commencé à rédiger ses statuts en matière de durabilité et à développer ses structures de gouvernance. C'est aussi afin d’observer comment une communauté peut conserver ses terres et s'occuper de son peuple en vivant (et contrôlant ce qui se passe) sur son territoire, que les Batwa ont visité les Ogiek au Mont Elgon en juin 2017.

C'est aussi pourquoi CAMV, FPP et FIPN ont soutenu les Batwa pour qu’ils puissent s’impliquer dans une série de rencontres avec les autorités des parcs et les autorités provinciales pour tenter de les persuader de reconnaître les droits des Batwa à leurs terres ancestrales dans le PNKB, en commençant par le retour des zones d’évaluation pilotes, où les Batwa pourront démontrer qu’ils peuvent subvenir à leur besoins et sauvegarder la forêt. Il est clair qu'aucune perspective de résolution véritable n’est possible sans que les Batwa ne soient reconnus comme ayant le droit de vivre sur leurs terres et sans qu’ils ne soient mis en position de veiller à la conservation de leurs terres avec le soutien de l’ICCN et du PNKB.

Cependant, le terrible incident de cette semaine montre encore une fois que les autorités du parc ne semblent pas avoir la volonté de reconnaître les zones d’évaluation pilotes. Au contraire, nous apprenons maintenant qu'un jeune Batwa a été tué pendant qu'il cherchait des plantes médicinales sur des terres ancestrales et alors qu’il en essayait de se cacher des éco-gardes après que ceux-ci aient tiré sur son père.

Les Batwa tiennent une réunion avec les autorités du parc demain, 1er septembre. En parallèle à toutes les questions pressantes qui seront posées en ce qui concerne le meurtre lui-même, il y a sans doutes d’autres questions que les Batwa sont susceptibles de poser:

Comment les Batwa peuvent-ils continuer à dialoguer avec les autorités du parc alors que celles-ci les tuent alors qu’ils procèdent à la collecte de plantes médicinales sur leurs terres ancestrales? Comment les Batwa peuvent-ils continuer de dialoguer s'il n'y a pas de projet soutenant leur retour sur les terres dont ils ont été exclus depuis des décennies?

Si les autorités avaient écouté et entamé le dialogue de bonne foi, elles auraient entendu les propositions très claires faites par les Batwa, elles auraient accepté les résolutions du projet Whakatane et ce meurtre aurait été évité.

Il est très difficile de voir comment procéder avec le dialogue Whakatane sans qu'il n’y ait un geste réel des autorités pour permettre que les zones d’évaluation pilotes soient effectivement des endroits où les Batwa puissent vivre et maintenir leurs terres.

S'il aucune mesure n’est prise lors de la réunion du 1er septembre, comment les Batwa peuvent-ils mettre fin aux violations perpétrées contre eux?

Forest Peoples Programme soutient pleinement les communautés dans leur lutte contre cette situation injuste et par laquelle elles sont exclues de leur des terres, laissées à l'écart et à la merci de la maladie, de la pauvreté et des mauvais traitements.

C'est une situation qui ne profite ni à la conservation de la forêt, ni au bien-être de la communauté. Le dévouement des Batwa pour leurs terres et leur connaissance approfondie de celles-ci peuvent contribuer à la sauvegarde des forêts d'une manière qui assure aussi le bien-être de la communauté. Dans l'état actuel des choses, ces connaissances et capacités sont ruinées, simultanément à la disparition terrible d'une si jeune vie.

Notes

[1] Résumé du projet de feuille de route de Whakatane 2014 telle que convenue entre les autorités provinciales et des parcs et les Batwa:

(1) À court terme: répondre aux besoins de subsistance de Batwa:

  • Pour la terre, l'éducation, la santé, l'emploi et d'autres activités de subsistance (Administration provinciale)
  • Assurer l'accès des Batwa aux ressources forestières et au partage équitable des avantages (PNKB)
  • Développer la capacité de Batwa à comprendre leurs droits (y compris les droits sur leurs terres ancestrales), pour parvenir à des décisions libres et éclairées, et négocier sur cette base. (CAMV)

2. À moyen/long terme: assurer les droits fonciers des Batwa et la conservation des forêts au moyen de:

  • L’appui aux Batwa pour l’élaboration de règlements et le développement de leur organisation afin qu'ils puissent collectivement posséder et gérer leurs forêts de manière durable (CAMV, FPP et IPO du Kenya et Kenya)
  • L’identification de terres forestières au bord du PNKB pour servir de zones d’évaluation pilotes où les communautés Batwa peuvent collectivement posséder et gérer leurs terres, avec soutien et  surveillance. Les zones d’évaluation pilotes étant ensuite déployées sur toute l’étendue de Kahuzi-Biega avec la participation de toutes les communautés de Batwa qui le souhaitant et en ayant la capacité. Cela renforce la capacité du PNKB à protéger les forêts. (Ministères, UICN, ICCN, FPP)
  • Changements juridiques et politiques au niveau local et national pour permettre la propriété collective de Batwa dans le PNKB, assurer la conservation moderne basée sur les droits (UICN, ICCN, FPP, PKNB); une fois que les forêts sont sécurisées par rapport aux bandits. (PNKB, Administration gouvernementale)

Ci-dessous est un acompte des évènements qui viens des autorités du Parc National de Kahuzi-Biega qu’ils nous ont demandé de publié à cause de la divergence des acomptes qui viennent des communautés. 

RAPPORT  DE LA PATROUILLE DE LOCALISATION DE LA FAMILLE

DE GORILLES CIMANUKA / 26 Août 2017

Introduction: En date du samedi, 26 Août 2017  à 6h30min, une équipe des localisateurs des Gorilles a été  déployée dans le secteur touristique afin  de localiser la famille des Gorilles CIMANUKA.

Composition de l’équipe : L’équipe des localisateurs était composée  de :

  • BIRINDWA BAGALWA     : Chef d’équipe
  • BAKONGO LUSHOMBO    : Pisteur
  • MBUSA MALIMINGI         : Pisteur
  • BAHATI PILIPILI                : Pisteur

Matériels du terrain

  • Arme AK45
  • GPS Map 60 CX
  • Machettes
  • Appareils photos
  • Radio motorola
  • Fiche LEM
  • Carnets, stylo etc

Itinéraire : Tshivanga – Chilerha – Mirangarhi – Tshivanga.  

Objectifs de la mission :

  • S’enquérir de l’état de lieu où se trouve la famille de gorille CIMANUKA ;
  • Nettoyer le secteur  en démantelant les activités illégales à la conservation ;
  • Suivre l’évolution de cette famille (interaction, mise bas, copulation…..).

Déroulement de l’activité :

De Tshivanga, l’équipe des localisateurs a pris  place à bord de la jeep N° STA 1162 jusqu’à Chilerha. En progression (en pied) en plein parc à 7h, les localisateurs se sont heurtés au bruit d’un groupe d’hommes qui s’avançait vers eux  qu’ils ont qualifiés des braconniers ;car c’était en plein cœur du parc et comme la couvert de la foret ne leurs permettait pas d’identifier, évaluer leur effectif et surtout c’était déjà à quelques mettre de la famille de Gorille CIMANUKA, et comme ils ne savaient évaluer leur articulation de force et en évitant la surprise qui occasionne toujours la mort de nos éco-gardes dans les patrouilles et évitant que ces braconniers puisses rencontrer les Gorilles se trouvant en quelques mettre d’eux , un des localisateurs a tiré des coups de sommation ;car dans cette même zone la même équipe des localisateurs avait frôlée la mort avec des couts des balles surprise des braconniers et l’équipe s’est lancé à la saut mais sans succès étant donné qu’ils n’ont pas mis  la main sur un seul braconnier et pendant la fouille qu’ils ont vu le corps de ce garçons pygmée de 19ans  qui est connu et avec son père comme des récidivistes de braconnage ; C’est ainsi  qu’ils ont continués dans l’itinéraire jusqu’à  atteindre l’objectif.

Après avoir localisé cette famille des gorilles le chef d’équipe a fait appel aux touristes qui se trouvaient à Tshivanga pour la visite. Ces derniers ont visité les gorilles avec succès et satisfaction.

Résultats atteints

  • Les cadrans 840 – 841 – 814 – 815 ont été couverts ;
  • Les gorilles de la famille CIMANUKA ont été localisés et suivis avec succès ;
  • Les activités illégales à la conservation ont été démantelées et
  • Les touristes ont visités les gorilles avec succès et satisfaction

Ci – dessous la carte de la couverture et des activités illégales

 

Conclusion :

Nous référant au débriefing du chef d’équipe, la patrouille a atteint son objectif. Aucun bilan de l’accrochage n’a été signalé dans le débriefing, mais plutôt des coups de sommation.

La situation déplorable de la perte d’une personne et d’une autre blessée nous a était signalé et alerté par la communauté des Pygmées qui sont venues déposés un cadavre de leur devant notre bureau aux environs de 11h  du Dimanche 27 Août 2017 en réclama aussi la mort d’un de nos localisateur BAHATI PILIPILI qui est aussi pygmée, soit disant que celui qui avait tiré les coups de balles et ils l’on vu. C’est ainsi que la Direction du site a pris l’initiative de les approchés pour découvrir la vérité.

NB : A partir de dimanche passé, le Site est en pour parler avec la communauté de peuple autochtone dans le souci de dégager la lumière à ces incidents sanglants. Aujourd’hui ils nous ont promis qu’ils vont saisir la justice et on accepter que le corps soit inhumé, le PNKB a pris en charge  obsèques.  Nous constatons maintenant plusieurs ONG veulent rendre leur conte au PNKB en intoxicant cette famille ,sans pour autant se rendre compte aussi que ces pygmées étaient dans le parc illégalement et en infraction ,mais leurs demande de refuser d’abord l’inhumation  du disparu jusqu’à ce que l’ICCN leur paie 50.000$, leur achète une parcelle et leur construit une grande maison, leur achète une concession pour cultiver et prendre en charge cette famille ; Heureusement madame la Ministre des affaire fonciers et Agriculture Mdme Adolphine MULEA qui est un leadeurs  des PA qui nous aide affaire la médiation.

Fait à Tshivanga le 29 Août 2017

Lucien GEDEON LOKUMU, Directeur

Overview

Resource Type:
News
Publication date:
31 August 2017
Region:
Democratic Republic of Congo (DRC)
Partners:
Centre d’Accompagnement des Autochtones Pygmées et Minoritaires Vulnérables (CAMV)

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