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Ce document est numéro 1 de la série de briefings Transformer la Conservation: Du conflit à justice

Nous croyons que la forme que prend le travail de conservation nécessite une transformation de fond en comble pour mettre fin aux violations graves, répétées et systémiques des droits fondamentaux des peuples autochtones et des communautés locales.

Lire le document: Français, English, Bahasa Indonesia, Español 

Forest Peoples Programme et ses partenaires ont constaté et documenté des violations des droits fondamentaux des peuples autochtones et des communautés locales associées à la conservation au cours de dizaines d’années de travail. Il y a eu des moments où des progrès ont été réalisés dans ce domaine (par ex., l’Accord de Durban de 2003 et l’adoption de politiques sociales par les agences de conservation). Cependant, des changements dans la pratique sur le terrain ont trop souvent été limités ou rapidement annulés, malgré les demandes répétées d’organisations des droits humains pendant des dizaines d’années.1 Ces questions sont largement connues, elles ne peuvent pas passer sous silence. Elles ne nécessitent pas une enquête plus approfondie ; elles nécessitent une action concertée.

Nous rejetons toute forme de conservation qui accepte que les violations des droits humains soient un prix à payer pour réaliser les objectifs de conservation et qui voient les peuples autochtones comme une menace à la biodiversité et à l’environnement. Nous devons plutôt nous consacrer à créer les conditions qui permettront aux peuples autochtones et aux communautés qui ont des liens collectifs avec leurs ressources de maintenir l’intégrité écologique de leurs terres et en tirer leur subsistance, notamment par la reconnaissance des droits fondamentaux dans la pratique de la conservation et dans les lois et politiques nationales.

Des années de travail ont démontré que la création d’aires protégées gérées par le gouvernement ou par le secteur privé a trop souvent entraîné la dépossession des terresetressourcesancestralesetcollectivesdespeuples autochtones et des communautés locales, phénomène qui se poursuit encore aujourd’hui.2 Le zonage de ces aires protégées de l’extérieur, une pratique tenace qui remonte à la période coloniale, a, dans plusieurs cas, causé des préjudices culturels, physiques et matériels catastrophiques aux communautés concernées Les personnes chargées de protéger ces aires (« écogardes ») ont été complices des violences perpétrées, alors que le commerce illégal des espèces sauvages a servi à justifier de plus en plus les approches militarisées qui menacent le droit des peuples autochtones et des communautés locales à accéder à leurs ressources.3 Les acteurs de la conservation ont continué à favoriser les programmes de conservation d’exclusion4, même en disposant d’éléments démontrant de graves violations des droits pendant plusieurs dizaines d’années.

Points Clés:

Les organismes de conservation et leurs bailleurs de fonds devraient :

  1. S'assurer que le respect et la protection des droits humains sont intégrés dans la gestion, la stratégie et les programmes de conservation.  
  2. Éviter et désinvestir les programmes de conservation qui posent un risque de violations des droits humains.
  3. Contribuer activement à la pleine protection des droits des peuples autochtones et des communautés locales sur les terres et les ressources coutumières.

  4. Reconnaître que les peuples autochtones et les communautés locales sont des acteurs essentiels dans la protection de la biodiversité.

  5. S’assurer de l’existence de voies de recours effectives pour les actions passées et futures qui ne répondent pas aux critères mentionnés plus haut

À propos de cette série de briefings :

En 2003, dans le cadre du 5e Congrès mondial sur les parcs tenu à Durban, le monde de la conservation s’est engagé à restituer aux peuples autochtones des terres qui avaient été transformées en aires protégées sans leur consentement et à ne créer de nouvelles aires protégées qu’avec leur plein consentement et leur participation à part entière. Ces engagements ne se sont pas concrétisés. Ce document est le premier d’une série de briefings intitulée« Transformer la conservation », qui présentera des études de cas, des témoignages, des recherches et analyses du FPP et de nos partenaires concernant l’état actuel de la relation entre le monde de la conservation et les peuples autochtones et communautés locales ayant des liens collectifs avec leurs terres.

Il s’agit d’une version mise à jour et enrichie d’un document publié en 2019, modifié pour traiter des faits survenus depuis lors. La série de briefings mettra au jour des enjeux et des injustices liées aux activités de conservation, présentera des voies pratiques et positives à suivre pour la protection des terres et des écosystèmes, notamment celles menées par les communautés locales et les peuples autochtones eux-mêmes, et se penchera sur des pistes permettant d’assurer plus généralement une conservation juste et équitable.

Overview

Resource Type:
Briefing Papers
Publication date:
18 July 2022
Programmes:
Conservation and human rights Territorial Governance Culture and Knowledge

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