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Costa Rica : les peuples autochtones sont victimes de violentes attaques pour avoir demandé la reconnaissance de leurs droits fonciers

Il y a 8 peuples autochtones au Costa Rica, pour une population totale de 104 143 personnes, soit environ 2,4% de la population nationale. Beaucoup vivent dans 24 territoires autochtones juridiquement reconnus liés à des titres de propriété, ainsi que sur des terres traditionnellement occupées, mais qui ne sont actuellement pas reconnues ou pour lesquelles ils ne possèdent pas de titres de propriété. La plupart des territoires des peuples autochtones ont été occupés massivement et illégalement par des personnes non-autochtones, notamment dans certains cas extrêmes où 98% de la terre sont détenus par des personnes non-autochtones.

La reconnaissance des territoires autochtones débuta à la fin des années 1930 et l’occupation illégale de ces territoires est attestée au moins depuis les années 1960, lorsque des rapports officiels de l’État reconnurent que la situation était grave et urgente. Malheureusement, aucune action concrète n’a toutefois été prise pour s’attaquer à ce problème. En 1977, le Costa Rica adopta la Loi autochtone, qui stipulait que ces territoires étaient « inaliénables et imprescriptibles, non-transmissibles et réservés exclusivement aux communautés autochtones ». Néanmoins, les actions et les omissions du Costa Rica enfreignent son droit national et ses obligations internationales, puisqu’elles approuvent implicitement cette occupation illégale. Ces actions et omissions ont eu de graves conséquences pour les peuples autochtones, qui ne peuvent exercer pleinement leurs droits de propriété et jouir de ces droits, tout comme d’autres droits connexes.

Des étudesfile:///S:/Communications/ENewsletter/E-News%2019%20-%20February%202013/1_FPPEnews_Feb2013_CostaRica_AMG_Fr.docx#_ftn1[1] indiquent qu'il s’agit d’un problème d'envergure nationale, puisque 6087 personnes non-autochtones occupent illégalement 43% (142 386,77 hectares) des terres attribuées légalement aux peuples autochtones. Dans deux territoires seulement sur les 24 territoires autochtones, les peuples autochtones possèdent 100% des terres pour lesquelles ils détiennent des titres ; dans cinq territoires (20,75%), ils détiennent entre 75 et 90% des terres ; dans quatre territoires (16,66%), ils possèdent entre 58 et 60% des terres ; et dans six territoires (25%), ils possèdent entre 32 et 50% des terres. Dans les sept territoires restants (29,16%), ils détiennent moins d’un quart des terres pour lesquelles ils possèdent des titres de propriété, et dans trois de ces territoires ils possèdent moins de 10% des terres.

Au cours de l'année écoulée, les peuples autochtones et leurs leaders ont été attaqués uniquement pour avoir demandé la protection de leurs droits fonciers. Depuis février 2012, la haine raciale et les tensions envers les peuples autochtones ont donné lieu à deux tentatives d’assassinat sur des leaders autochtones (Pablo Sibas Sibas du peuple teribe et Sergio Rojas, leader des Bribri de Salitre), alors que plus de vingt personnes ont été gravement blessées. La tentative d'assassinat contre Sergio Rojas a été en partie provoquée par le Conseil municipal de Buenos Aires, qui l’a déclaré persona non grata. Récemment, le 6 janvier 2013, trois membres des Bribri de Salitre, non-armés et pacifiques, qui ont participé à la récupération des terres occupées illégalement sur leurs territoires, ont été attaqués à minuit par des assaillants non-autochtones armés. Wilbert Ortiz a été touché par un coup de feu à la jambe, Marcos Obando Delgado a été blessé par une machette, son dos a été profondément lacéré et deux de ses doigts ont été sectionnés, enfin Mainor Ortiz Delgado a également été blessé par une machette et torturé avec une tige en fer chaude, ce qui a marqué sa poitrine à vie. Il est certain que ces attaques ont causé de graves traumatismes physiques et psychologiques.

Suite à cette attaque, l’Ombudsman national du Costa Rica et le bureau de pays des Nations Unies ont publié un communiqué de presse conjointfile:///S:/Communications/ENewsletter/E-News%2019%20-%20February%202013/1_FPPEnews_Feb2013_CostaRica_AMG_Fr.docx#_ftn2[2] qui condamne ces actes de violence et exhorte l’État à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la vie et l’intégrité physique de toutes les personnes impliquées dans le conflit. Ils ont lancé un appel afin que « ces situations soient résolues par des moyens pacifiques, dans le respect du cadre juridique et des droits des personnes autochtones à leur territoire ».

Ces actions violentes et atroces à l’égard de personnes autochtones et de leurs leaders sont sans précédent dans l'histoire récente du Costa Rica et sont symptomatiques du fait que l’État a négligé de prendre adéquatement en compte la question des droits fonciers, malgré les demandes des peuples autochtones et les recommandations des organes internationaux des droits humains, tels que le CERD des Nations Unies et le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones.

file:///S:/Communications/ENewsletter/E-News%2019%20-%20February%202013/1_FPPEnews_Feb2013_CostaRica_AMG_Fr.docx#_ftnref1[1] Pour plus de renseignements et chifres, voir (en anglais seulement): http://tinyurl.com/as7feb6

file:///S:/Communications/ENewsletter/E-News%2019%20-%20February%202013/1_FPPEnews_Feb2013_CostaRica_AMG_Fr.docx#_ftnref2[2] http://www.pnud.or.cr/index.php?option=com_content&view=article&id=1510:preocupacion-por-los-hechos-de-violencia-ocurridos-en-el-territorio-indigena-de-salitre&catid=49:reduccie-la-pobreza-desigualdad-y-exclusi&Itemid=101 (en espagnol uniquement)

Overview

Resource Type:
News
Publication date:
18 February 2013
Region:
Costa Rica
Programmes:
Conservation and human rights

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