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Droits et reconnaissance des peuples autochtones et des communautés locales à la COP13 de la CDB

La nécessité d’un plus grand respect des peuples autochtones et des communautés locales était l’une des priorités politiques de la treizième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP13 de la CDB).

Pendant cette réunion de deux semaines, qui s’est tenue à partir du 4 décembre à Cancun, au Mexique, des représentants autochtones et des communautés ont lutté pour faire entendre leur voix et mieux reconnaître leurs actions sur le terrain.

Pendant la COP13, le Forest Peoples Programme (FPP) et le Forum international des peuples autochtones sur la biodiversité (IIFB), avec l’appui du Secrétariat de la CDB, ont présenté les Perspectives locales de la diversité biologique, une publication qui illustre les contributions des peuples autochtones et des communautés locales du monde entier au Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020, et à la réalisation des 20 objectifs d’Aichi pour la biodiversité. Plusieurs études de cas locales ont montré l’exemple à la communauté mondiale concernant les efforts qui permettent véritablement de protéger la biodiversité et de l’utiliser de manière durable. Il y a notamment le peuple kirant du Népal, qui protège le panda roux menacé, et le Plan de Vida (plan de vie) du peuple misak de la Colombie, transmis aux jeunes générations par la tradition orale des peuples, et plus récemment par les outils de communication modernes.

Nous avons argué que les recherches menées avec le Forum international des peuples autochtones pour la biodiversité (IIFB) et le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique montraient que la communauté internationale doit reconnaître la contribution des peuples autochtones et des communautés locales, y répondre, la soutenir et mettre en place des projets et des programmes en partenariat avec eux pour apprendre de leurs savoirs, protéger leurs droits pour leur permettre de poursuivre leur travail, et développer des initiatives en faveur de la biodiversité sur toute la planète.

Quelques jours après la réponse positive suscitée par la présentation de la publication, des représentants de l’IIFB ont quitté une séance de la COP13 en signe de protestation, parce que les décisions relatives à l'élaboration de lignes directrices volontaires sur le consentement libre, préalable et éclairé (FPIC) étaient prises sans leur consentement libre, préalable et éclairé.

Parmi les graves inquiétudes exprimées figuraient l’exigence d’obtenir le FPIC avant d’accéder aux savoirs traditionnels des peuples autochtones et des communautés locales et de les utiliser, y compris leur droit de ne pas accorder leur consentement, le fait que le droit coutumier ne devrait pas être soumis à la législation nationale, et l’importance des obligations internationales, y compris des droits humains.

Dans une déclaration faite à la COP, Preston Hardison, des tribus tulalip des États-Unis, a affirmé :

« ces discussions concernent nos savoirs traditionnels, que nous détenons traditionnellement depuis la nuit des temps. Ce sont les savoirs qui nous ont été donnés par notre Créateur et nos ancêtres… Certaines parties semblaient déterminées à limiter la valeur des lignes directrices et à y poser des conditions. … Nous pensons que les droits des peuples autochtones et des communautés locales ne peuvent pas être limités de cette façon ».

S’exprimant après l’événement, Joji Carino, du Forest Peoples Programme, a déclaré :

« les peuples autochtones et les communautés locales luttent sans relâche pour la reconnaissance de leurs contributions à la société, et pour le respect de leurs droits en vertu du droit national et international. Nous avons constaté un appui et un intérêt énormes concernant le rôle des peuples autochtones et des communautés locales pour progresser dans la mise en œuvre de la CDB. Voir ces progrès sapés les derniers jours de la COP13 est décourageant et la question doit être abordée par les Parties afin de fonder de véritables partenariats avec nous ».

Le FPP et l’IIFB prévoient de réunir d’autres preuves de la contribution des peuples autochtones et des communautés locales à la réalisation des objectifs de la Convention en faisant fond sur les expériences positives acquises au cours de la rédaction des Perspectives locales de la diversité biologique, qui peuvent être consultées sur : www.localbiodiversityoutlooks.net

Nadia Stone

Overview

Resource Type:
News
Publication date:
14 February 2017
Programmes:
Culture and Knowledge Environmental Governance Conservation and human rights

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