En Amazonie, des manifestations autochtones pacifiques se sont heurtées aux forces de l'ordre étatiques mais ont abouti à des abrogations et à un dialogue
Début avril, plus de 30 000 autochtones de l’Amazonie péruvienne ont entamé des manifestations pacifiques pour demander l’abrogation de lois nationales adoptées récemment qui exposeraient 70% de la forêt amazonienne à l’exploitation des sociétés multinationales. Les lois ignorent les droits des peuples autochtones à leurs terres traditionnelles. Suite aux manifestations, deux des lois les plus radicales ont été abrogées et un cadre de dialogue est enfin en train d’être développé entre le gouvernement et les peuples autochtones.
Il y a environ trois mois, plus de 30 000 autochtones de l'Amazonie péruvienne ont entamé des manifestations pacifiques et bloqué des routes, des rivières et des voies ferrées pour demander l'abrogation d'une série de lois nationales adoptées récemment qui exposeraient plus de 70% de la forêt amazonienne à l'exploitation des sociétés multinationales. Les lois ignorent les droits des peuples autochtones à leurs terres traditionnelles et aux ressources nécessaires pour leur survie physique et culturelle. L'administration Garcia justifie les lois comme étant nécessaires pour garantir et mettre en œuvre l'Accord de libre-échange entre le Pérou et les Etats-Unis.
La situation s'est envenimée lorsque le Pérou a répondu en déclarant l'état d'urgence et a envoyé les forces armées et la police nationale dans la région.
Le 5 juin, la police militaire péruvienne a attaqué des manifestants autochtones à Bagua, une zone reculée de l'Amazonie péruvienne septentrionale. Les hélicoptères de l'état, le gaz lacrymogène et les balles ont fait de nombreux morts, blessés et causé de nombreuses disparitions. Les peuples autochtones ayant cherché à se soumettre à un traitement médical n'ont reçu aucune attention. Le leader de AIDESEP (l'organisation autochtone amazonienne nationale), Alberto Pizango, ainsi que de nombreux autres autochtones, sont encore détenus sous l'inculpation de sédition et de rébellion pour avoir organisé les manifestations et les blocus.
Finalement, le Congrès a abrogé deux des décrets les plus draconiens. Au moins sept autres décrets demeurent. Un cadre de dialogue est en train d'être mis en place entre le gouvernement et les peuples autochtones. L'ex-rapporteur spécial des Nations Unies sur les peuples autochtones ainsi que le rapporteur spécial en exercice ont visité la région. Ils ont fait part de leur vive inquiétude et appelé à une enquête détaillée. Ils ont également recommandé un dialogue national.
Overview
- Resource Type:
- News
- Publication date:
- 1 August 2009
- Region:
- Peru
- Partners:
- Asociación Interétnica de Desarrollo de la Selva Peruana (AIDESEP)