La pression exercée sur les autochtones Sarawak augmente
Sarawak est à nouveau au centre de l'attention au moment où la pression impitoyable exercée sur les "peuples natifs" s'intensifie. Les activités d'exploitation forestière continuent à s'immiscer dans les territoires ancestraux des peuples Dayak, pénétrant au fin fond des terres du peuple Penan, dans les régions montagneuses du Kelabit et jusqu'aux sources du fleuve Rajang. Les pistes d'abattage s'étendent même au-delà de la frontière en Indonésie. Sur la côte et dans les régions de basse altitude de l'État, de vastes étendues de terre des Dayak sont en train d'être converties en plantations de palmiers à huile.
Malgré plusieurs décisions de justice progressistes des plus hautes instances de Malaisie, qui ont reconnu que les droits fonciers autochtones ("native") découlent des coutumes, le gouvernement de l'État de Sarawak continue à appliquer des lois coloniales qui limitent les "Droits coutumiers autochtones" à de petites zones cultivées avant 1958 ou reconnues après cette date par un permis officiel. Contrairement aux décisions réitérées des tribunaux, le gouvernement affirme que la plupart de l'arrière-pays est composé de "terres étatiques".
La vulnérabilité des peuples autochtones à l'expropriation a été une nouvelle fois mise en évidence en janvier lorsque les plans secrets concernant un accord d'un montant de 11 milliards de dollars US entre la Malaise et la Chine ont été dévoilés. Ces projets prévoyaient la construction d'une série de méga-barrages à Sarawak qui menaceraient 608'000 Dayak de déplacement. Le projet colossal comprend l'ouverture de mines de charbon et de dépôts de gaz naturel.
Résistance Les Dayak ne sont pas restés impuissants face à cette pression. Le barrage des routes des entreprises d'exploitation forestière continue. En novembre 2009, des Penan ont déclaré que les terres sur lesquelles ils chassaient et effectuaient les cueillettes étaient un "Parc de paix" où ces exploitations devaient cesser. Le gouvernement rejeta l'idée, déclarant que l'ensemble de la zone était constitué de réserves forestières contrôlées par l'État, dédiées à l'exploitation forestière.
Avec l'aide d'avocats locaux, d'autres Penan ont intenté des procès contre l'État et l'entreprise d'exploitation forestière, Samling, pour empiètement illégal sur leurs terres coutumières. Pendant ce temps, les litiges fonciers entre les peuples Kayan et Berawan du fleuve Tinjar et la deuxième plus grande entreprise mondiale de palmier à huile, le Groupe IOI, sont de plus en plus tendus. IOI demande la certification de ses terres ailleurs en Malaisie, à travers la Table ronde pour une huile de palme durable, mais les différends fonciers non résolus à Sarawak y mettent un frein.
En effet, les tribunaux de Sarawak sont paralysés par des centaines de différends fonciers non résolus, dans certains cas en instance depuis près de 20 ans. Toutefois, en janvier, la Haute Cour de Kuching a encore une fois décidé en faveur des droits coutumiers, en déclarant que les terres des deux communautés Iban et Malay avaient été occupées indûment par les plantations de palmiers à huile en violation de leurs droits.
Réaction violente L'indignation du gouvernement contre cette nouvelle vague de protestation autochtone et de victoires juridiques ne s'est pas limitée à la presse. En janvier, une équipe du Département gouvernemental des terres et des relevés, soutenue par l'armée et la police malaises, a démoli 25 maisons Iban à Sungai Sekabai près de Bintulu. Ces faits déclenchèrent un tollé international et sont perçus comme des actions punitives ; en effet, l'une des personnes concernées est Nor anak Nyaway, qui gagna un procès historique devant la Haute Cour en 2001, lorsque cette dernière reconnu que les droits de sa communauté aux terres arables et aux forêts, qui découlent des usages coutumiers, avaient été violés par une entreprise de plantation. La communauté réussit à obtenir une injonction qui mettait temporairement fin à la démolition de leurs maisons, et leur avocat, Harrison Ngau, a lancé un nouveau Native Rights Action Front (Front d'action pour les droits des autochtones) "en raison des atrocités continues et persistantes et des actions barbares et inhumaines du Gouvernement de l'État de Sarawak contre les groupes marginalisés, en particulier contre les peuples natifs ou autochtones".
Cette note résume les informations mises à disposition par le Bruno Manser Fonds.
Overview
- Resource Type:
- News
- Publication date:
- 1 March 2010
- Region:
- Malaysia
- Programmes:
- Supply Chains and Trade