Skip to content

Les Communautés locales et les populations autochtones du Congo Brazzaville plaident pour leur implication dans la conservation et gestion durable des forêts et de leurs terres

Participants de l'atelier multi-acteur de Ouesso

Après l’atelier de renforcement de capacités des Baka en leadership, les communautés locales et les populations autochtones venues des districts de Sémbé, Souanké, Ngbala, associées à celles de Kabo et Pokola, se mobilisent autour d’un atelier à Ouesso, pour plaider devant les autorités publiques en faveur de leur implication dans la conservation et la gestion durable des forêts et de leurs terres.

Suite au renforcement de l’éveil des populations autochtones en gouvernance communautaire, l’Association pour la Protection des Ecosystèmes Tropicaux et le Développement de la Sangha, en partenariat avec Forest Peoples Programme et avec le soutien financier de Rainforest Fund, met en place un cadre de développement de plaidoiries multi-acteurs. 

En l’occurrence, il s’agit d’un atelier réunissant une soixante de participants, entre autres : les cadres des administrations, des sociétés forestières et de la société civile. Ils viennent de Brazzaville et des environs de Ouesso, pour écouter les préoccupations des représentants des populations autochtones et des communautés locales riveraines du massif forestier de Messok-Dja et des concessions forestières de Pokola et Kabo. 

Trois thématiques sont au rendez-vous : le rôle des communautés dans la gestion forestière, la sécurisation des droits fonciers coutumiers des communautés et la conservation communautaire. 

Préalablement, les représentants communautaires revisitent les législations encadrant ces thématiques. Dans la même occasion, ils explorent les opportunités du cadre mondial de la biodiversité post 2020. Cette révision est assurée respectivement par Dalton Aweleka, Erick Nkodia et Bernadin Yassine NGOUMBA. 

Une fois que les trois thématiques ont été maitrisée, débutent les discussions avec les tiers.  

Ainsi, tour à tour, les représentants des communautés construisent leur plaidoyer en s’appuient sur des témoignages portant sur les défis qui minent leurs droits. 

Prenant la parole, Gilbert POUPE, représentant autochtone, plaide pour une meilleure implication des communautés dans les organes de prises de décisions. Il déclare que :

 

« Nous ne sommes généralement pas consulté avant le démarrage des activités. Notre implication dans l’élaboration des cahiers de charges reste très faible. L’Etat devrait veiller à notre implication… ». 

 

Intervenant à son tour, Collecte PAMBA dénonce la discrimination des populations autochtones dans la zone de Kabo et décrie le sabotage de leurs sites sacrés renfermant tout leur héritage culturel. 

 

« Nous avons faiblement accès à la terre. Je suis particulièrement victime d’un conflit de terre avec un bantou qui a vendu notre forêt à un autre personne. Comme je suis autochtone, ce bantou me dit que je ne peux rien lui faire. Que l’Etat nous aide à sécuriser nos terres », a ajouté Lucie Mbenda du village Pokola. 

 

Après ces témoignages, la Direction générale de la promotion des populations autochtones procède ensuite à l’obtention du consentement des communautés sur ce projet de décret sur la sécurisation des terres autochtones  

Au terme de l’atelier, les représentants communautaires, ont transmis auprès des autorités administratives, des sociétés extractives et des organisations de la société civile, des recommandations ci-après : 

  • Que le gouvernement veille à l’obtention du consentement des communautés préalable aux activités ;  

  • Que le gouvernement et les sociétés extractives garantisse notre implication dans l’élaboration des cahiers de charges particuliers, en l’occurrence ceux des sociétés minières ; 

  • Que le gouvernement et les acteurs de la société civile développe des actions sensibilisation sur la loi 05-2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones ; 

  • Que le gouvernement créer un fonds spécial et de décentraliser la procédure d’indemnisation de dévastation des champs au niveau local ;  

  • Que les acteurs de la société civile plaident pour rehausser le barème d’indemnisation des champs détruits. 

En définitive, la satisfaction des communautés reste sans voix. « Nous sortons d’ici très satisfait, l’atelier a été un moment de libre échange ayant permis de transmettre aux autorités compétentes nos doléances » a confié Djouboué Hypolite, l’un des représentants communautaires. 

Overview

Resource Type:
News
Publication date:
15 January 2025
Programmes:
Culture and Knowledge Conservation and human rights Territorial Governance

Show cookie settings