Les Nations Unies reconnaissent le travail soutenu du peuple wapichan pour défendre leurs terres et forêts
Paris, le 26 novembre 2015 – Le peuple wapichan au Guyana, Amérique du Sud, a reçu le prestigieux Prix Équateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en reconnaissance de leur prolongés efforts pour sécuriser légalement leurs terres ancestrales et conserver les vastes forêts tropicales et les habitats fauniques dans le sud du Rupununi.
Comme des nombreux peuples autochtones de l’Amérique du Sud, les communautés wapichan sont vulnérables à l'accaparement des terres et la marginalisation parce qu'elles manquent de titre légal sécurisé sur une grande partie de leurs terres traditionnelles. Le territoire wapichan est menacé par des méga projets routiers et des plans externes pour l'exploitation forestière, l'exploitation minière et le développement de l'agro-industrie. Dès maintenant, une ruée vers l'or dans le sud du territoire cause la pollution de l’eau, la déforestation, des perturbations sociales et les dommages aux zones de chasse et de pêche traditionnels.
En réponse, les communautés wapichan et leur organe de représentation connu comme le Conseil des Toshaos des districts du Centre-Sud et du Sud du Rupunini ont été assistés par l'organisation locale Association pour le développement des peuples du Sud-Central (SCPDA en anglais) pour intensifier leurs efforts collectifs au cours des 15 dernières années afin d’obtenir la reconnaissance de la totalité de leur terre traditionnelle grâce à des travaux novateurs pour recueillir les preuves à l'appui de leur revendication territoriale. Les cartographes de la communauté ont travaillé pendant plus d'une décennie pour faire une carte digitale de la totalité du territoire, pendant que 17 communautés wapichan ont travaillé pendant 5 ans pour élaborer un plan novateur pour prendre soin de leur territoire. Ceci comprend une proposition pour prendre soin de 1,4 millions d’hectares de forêt vierge pour le bénéfice de leurs communautés et le monde entier. Elizabeth Andre, la fille du défunt dirigeant Henry Winters qui a présenté la revendication territoriale sur les terres des wapichan à l’Amerindian Lands Commission (la Commission des Terres Amérindiennes) en 1967, note:
« La forêt est spéciale pour nous. Elle est comme notre mère. Notre forêt fournit de l'air frais dans nos maisons pendant les nuits, quand les jours sont de plus en plus chauds. Nous ne voulons pas que le gouvernement ou les entreprises finissent avec notre forêt. Nous avons besoin de la même forêt que nos anciens dirigeants ont identifiée dans notre territoire, pour nous garder à nous-mêmes et à nos enfants et petits-enfants. Celle-ci est la raison pour laquelle nous travaillons encore ensemble aujourd'hui, pour notre territoire et notre forêt mère Wapichan… »
Depuis 2013 les villages wapichan ont mis au point un système local de veiller sur leurs forêts, les savanes, les montagnes et les zones humides. L’information est collectée par les équipes locales de surveillance utilisant la technologie du téléphone intelligent. Ils ont également construit un drone appartenant à la communauté avec le soutien de l'ONG Digital Democracy. Le drone peut prendre des photos à haute résolution de la perte des forêts, les incendies et l'utilisation illégale des ressources.
L’Association pour le développement des peuples du Sud-Central a obtenu une reconnaissance internationale pour son travail soutenu et très innovant. Ses projets à l'appui de la mobilisation communautaire pour garantir les droits fonciers, protéger les forêts tropicales et promouvoir les moyens de subsistance durables ont été premières place sur une liste de plus de 1000 nominations pour le Prix Équateur faites au PNUD pour attribuer des prix des projets communautaires partout dans le monde:
« Après des années de travail pour faire avancer nos droits fonciers, gagner le Prix Équateur signifie beaucoup pour nous. Très souvent le travail des peuples autochtones est invisible. Les gouvernements et les dirigeants mondiaux réunis au sommet climatique à Paris doivent reconnaître les contributions des peuples autochtones. Ils doivent prendre des engagements à reconnaître légalement nos terres dans le cadre de stratégies mondiales et nationales pour le respect de nos droits et de l'atténuation du changement climatique. » Nicholas Fredericks, coordonnateur des projets de la SCPDA et dirigeant de la communauté (Toshao), village Shulinab]
Tony James, un sage charismatique wapichan qui a commencé la plupart des travaux de cartographie et de l'aménagement du territoire avec d'autres dirigeants de la communauté dans les années 1990, a déclaré:
« Tous nos villages se sont engagés dans cette longue route cherchant la reconnaissance légal de nos terres avec passion et détermination. Nos femmes, jeunes, anciens et enfants sont pleinement impliqués dans nos efforts et nos villages sont bien unis. Nous n’avons pas fait tout ce travail pour gagner une compétition: nous avons fait la cartographie et d’autres activités parce que nous aimons notre terre et nous avons besoin de protéger nos forêts et les ressources pour nos enfants et petits-enfants. Le prix est un bonus. Il donne plus de poids à notre cas. Si les gouvernements sont sérieux au sujet de l'arrêt du changement climatique, alors ils doivent sécuriser légalement les droits fonciers des peuples autochtones afin de répondre à leurs obligations en vertu des traités internationaux et de veiller à des actions nationales efficaces pour protéger le climat et les forêts restantes du monde. »
Les wapichan y les représentants de l’Association pour le développement des peuples du Sud-Central voyagent dans ce moment à Paris pour participer au sommet de l'ONU sur le climat et recevoir le prix. Ils appellent aux dirigeants du monde entier à prendre des mesures plus efficaces pour reconnaître les droits fonciers et territoriaux des peuples autochtones comme un élément essentiel des efforts nationaux et internationaux de lutte contre la déforestation et le changement climatique.
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AUTRES SOURCES D’INFORMATION:
Penser ensemble pour ceux qui viendront après nous www.forestpeoples.org/sites/fpp/files/publication/2012/05/wapichana5french21mar12lowres.pdf
Wa Wiizi Wa Kaduzu: Our Territory - Our Custom
Pearce, F (2015) Where They Stand, Forest Peoples Programme, Moreton in Marsh www.forestpeoples.org/topics/environmental-governance/publication/2015/where-they-stand (seulement en anglais)
We built a drone: vimeo.com/114816953 (seulement en anglais)
Pour obtenir plus d’information contactez:
Nicholas Fredericks: (592) 6043548 rupununi_spar@yahoo.com
Tony James: chiefkukoi@yahoo.com
Tom Griffiths: tom@forestpeoples.org
Gregor MacLennan: gmaclennan@digital-democracy.org
Overview
- Resource Type:
- Press Releases
- Publication date:
- 30 November 2015
- Region:
- Guyana
- Programmes:
- Territorial Governance Conservation and human rights Culture and Knowledge Global Finance
- Partners:
- South Central People's Development Organisation (SCPDA)