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FPP Bulletin d'Information Avril 2012 (PDF Version)

Chers amis,

La violence continue, parfois subtile, de la conservation et du développement à l’égard des peuples autochtones se poursuit, en toute impunité, même aux niveaux les plus élevés, par les institutions en apparence les plus dignes des Nations Unies.

Comme l’indique ce bulletin d’information, le Fonds pour l’environnement mondial, le mécanisme international de prédilection aidant les pays en développement à respecter leurs obligations mondiales au titre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, a commis un grave faux pas, avec l’adoption d’une politique obsolète sur les peuples autochtones conçue pour « atténuer » les répercussions plutôt que pour respecter des droits déjà consacrés par les Nations Unies. Au même moment, des organisations de conservation en Afrique centrale prétendent s’intéresser à l’exigence de consultation des peuples autochtones, avant de finir par demander la reconnaissance internationale d’aires protégées comme sites du Patrimoine mondial reconnus par l’UNESCO.

Actuellement, les peuples autochtones qui se préparent pour le 20e anniversaire de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement des Nations Unies font part de leur inquiétude quant au fait qu’une farce de ce type aura lieu à Rio de Janeiro en juin, où ils craignent que l’accent mis sur l’« économie verte » fera plus pour promouvoir les sociétés de capitaux que pour garantir le respect de leurs droits humains. Ce risque demeure malgré le fait que cinq ans se sont écoulés depuis que l’Assemblée générale des Nations Unies a convenu de « normes minimum » pour protéger les droits des peuples autochtones et a exigé de façon explicite des organes des Nations Unies qu’ils « favorisent le respect et la pleine application des dispositions » de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (citation de l’article 42).

Cela représente une double anomalie, puisque ces mêmes normes découlant des Nations Unies sont peu à peu appliquées dans les processus nationaux et locaux de résolution des problèmes. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones travaille sans relâche afin d’apporter une solution aux problèmes du peuple teribe du Costa Rica, confronté aux déplacements forcés de son territoire à cause du barrage de Diquís.

Les normes « volontaires » de la Table ronde pour une huile de palme durable qui, conformément au régime des droits humains des Nations Unies, exigent des sociétés membres qu’elles respectent les droits coutumiers des communautés et leur droit au consentement libre, préalable et éclairé (FPIC), aident le peuple vai du Liberia occidental à négocier avec la société transnationale de Malaisie, Sime Darby, et semblent avoir incité le gouvernement du Liberia à revoir une politique de « développement à tout prix » pour la remplacer par une approche au développement fondée sur les droits. Espérons que les peuples des forêts de la République démocratique du Congo, dont les terres font l’objet de spéculations par les négociants en carbone, pourront désormais obtenir le même respect de leurs droits par des entreprises telles que Wildlife Works Carbon, qui a souscrit à des principes similaires à travers la « Verified Carbon Standard ».

Nous savons tous que ce que l’on appelle le développement durable ne fonctionne que si les droits des peuples sont respectés. Nous avons besoin d’une réflexion commune de la part des Nations Unies pour que cela devienne une réalité. La conférence « Rio +20 » en juin serait une bonne occasion pour rendre cela manifeste.

Marcus Colchester, Directeur

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