Bulletin d'information FPP Juillet 2013 (PDF Version)
Chers amis,
La reconnaissance mutuelle, le respect mutuel et les avantages réciproques figurent parmi les attributs souhaitables de toute relation humaine. Les peuples autochtones et les autres peuples des forêts s’attendent eux aussi à trouver ces qualités dans leurs relations avec des tiers, qu’il s’agisse de gouvernements, d’entreprises privées, d’ONG ou d’autres organisations et communautés de peuples autochtones. Cette édition du bulletin d’information du Forest Peoples Programme rend compte du statut de diverses relations entre les peuples des forêts et différentes institutions, au fur et à mesure de leur établissement, mise à l’épreuve ou rupture, suite à des revendications en faveur du respect des droits humains fondamentaux, de la justice sociale et de la solidarité.
La décision récente de la Cour constitutionnelle d’Indonésie qui a jugé que les « forêts coutumières » des peuples autochtones ne sont pas des « zones forestières étatiques » fait état du respect et de la reconnaissance pour la gestion coutumière des forêts, ouvrant ainsi la voie au lien établi par le Président indonésien entre « la nécessité de renforcer le contrôle des forêts et la nécessité de garantir les droits des communautés tributaires de la forêt et des peuples autochtones ». Abdon Nababan, Secrétaire général de l'organisation nationale des peuples autochtones d’Indonésie (AMAN), a souligné que la reconnaissance des droits des peuples autochtones garantirait des forêts pour tous.
Ce cas souligne l’importance de la reconnaissance officielle des peuples autochtones en tant que sujets de droit ayant autorité pour revendiquer leurs forêts coutumières, et pour entamer des procédures lorsque leurs droits aux terres, territoires et ressources ne sont pas respectés ou sont violés.
Si le respect et la reconnaissance pour les peuples des forêts deviennent la norme à appliquer dans tous les processus de développement qui affectent ces peuples, ces derniers ne seront plus systématiquement ignorés lorsque des projets de développement significatifs sont prévus ou mis en œuvre sur leurs territoires. Ce fut le cas pour la vente aux enchères de terrains miniers dans des villages amérindiens de la région du haut Kwitaro au Guyana, qui revêtent une signification spéciale pour la spiritualité et les moyens de subsistance du peuple wapichan. À Jambi, en Indonésie, la concession d’huile de palme de Wilmar, PT Asiatic Persada, a été vendue à une autre entreprise, alors qu’un processus de médiation du Compliance Advisor/Ombudsman de la Société financière internationale (CAO de la SFI) était en cours pour réparer des expulsions préalables des communautés autochtones batin sembilan affectées. La vente de la concession a eu lieu sans consultation préalable ou respect du consentement libre, préalable et éclairé (FPIC) des communautés participant au processus de médiation.
Ce bulletin d’information fait également état des actions menées de façon autonome par des peuples des forêts et leurs supporters en faveur de l’engagement d’organes des Nations Unies et de processus internationaux, notamment le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), la Convention sur la diversité biologique (CDB), la Plateforme scientifique intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) et le Réseau mondial autochtone (WIN). Un rapport alternatif a été soumis au CEDAW concernant la situation des femmes autochtones en République démocratique du Congo (RDC), qui soulignait les lacunes flagrantes en matière d’établissement de rapports gouvernementaux. Ce rapport sera présenté au CEDAW par une délégation de femmes autochtones de la RDC ce mois-ci.
Par ailleurs, dans une notification à la CDB, coordonnée par le FPP, un consortium d’organisations de peuples autochtones, d’organisations communautaires, de réseaux et d’ONG ont souligné l’importance de l'emploi de l’expression « peuples autochtones et communautés locales » dans le travail de la CDB, tel que recommandé par l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, afin de respecter pleinement les identités des peuples autochtones, conformément à l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
La collaboration entre organisations autochtones a également lieu au moyen d’échanges communautaires, pour faire part et tirer les enseignements d’activités comme la cartographie communautaire et la planification de l’occupation des sols, tel que démontré par l’Organisation des peuples kalin’a et lokono à Marowijne (KLIM) du Suriname et l’Association pour le développement des peuples du Sud-Central (SCPDA) au Guyana.
Enfin, afin de commémorer le 10ème anniversaire du Réseau CREF, l’un des partenaires du FPP en RDC, nous avons interviewé son Directeur à propos des objectifs, de la vision et des activités futures du réseau. L’organisation soutient les droits des peuples des forêts et conserve les forêts de la RDC depuis une décennie, et nous espérons qu'elle poursuivra son précieux travail pendant encore de nombreuses années.
Joji Cariño, Directrice
Overview
- Resource Type:
- Reports
- Publication date:
- 9 July 2013
- Region:
- Democratic Republic of Congo (DRC) Guyana Suriname Indonesia
- Programmes:
- Territorial Governance Supply Chains and Trade Climate and forest policy and finance Conservation and human rights Culture and Knowledge Global Finance
- Partners:
- Actions pour les Droits, l’Environnement et la Vie (ADEV) Centre d’Accompagnement des Autochtones Pygmées et Minoritaires Vulnérables (CAMV) Cercle pour la defense de l'environnement (CEDEN) South Central People's Development Organisation (SCPDA) Organisation of Kaliña and Lokono in Marowijne (KLIM) Réseau CREF Sawit Watch United Organisation for Batwa Development in Uganda (UOBDU) International Indigenous Forum on Biodiversity (IIFB) Asia Indigenous Peoples Pact Foundation (AIPP)