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Le modèle actuel de mondialisation économique entraîne une demande sans précédent en ce qui concerne les ressources mondiales restantes, y compris le pétrole, le gaz, le charbon et les minéraux. Cette demande est combinée à des technologies toujours plus avancées d’extraction et de raffinage de ces ressources dans des zones autrefois considérées comme inaccessibles, avec bien souvent des impacts sociaux et environnementaux extrêmement préjudiciables. 

Alors que la demande de pétrole et de gaz ne cesse de croître, et que les revenus des plus grandes compagnies minières atteignent des niveaux records, on constate également une recrudescence de la demande de certains minéraux (aussi appelés des « minéraux de transition » ou des « minéraux critiques ») pour abandonner le recours aux énergies fossiles. Cette demande accrue accélère davantage l’expansion des secteurs de l'exploitation minière et de l'énergie qui font l'acquisition d'immenses terrains en vue de produire des énergies renouvelables à l’aide d’installations énergétiques éoliennes et solaires, d’usines d’énergie géothermique ou de barrages hydroélectriques, ainsi que pour l’extraction de minéraux comme le lithium et le nickel à destination des batteries alimentant les véhicules électriques, les appareils électroniques et stockant l’énergie. 

En quoi cela concerne-t-il les peuples autochtones et les peuples de la forêt ? 

Depuis le début de l’ère coloniale jusqu’à aujourd’hui, l’exploitation minière et la production énergétique qui en résulte ont eu des conséquences dévastatrices sur les peuples autochtones et les peuples de la forêt à travers le monde. Ces préjudices n’ont jamais été reconnus comme il se doit, encore moins dédommagés, bien que les industries extractives aient été reconnues par les instances des Nations Unies comme « accusées de la plupart des pires abus, qui peuvent aller jusqu’à la complicité de crime contre l’humanité [...] ainsi qu’un large éventail d’abus touchant [...] en particulier les autochtones ». Par conséquent, aux yeux de nombreux peuples autochtones et peuples de la forêt, ces secteurs sont toujours associés à la négation de leurs droits, à des déplacements forcés, à la destruction de leurs foyers, de leurs modes de vie et de leurs moyens de subsistance, ainsi qu’à la profanation de leurs sites sacrés et à la contamination des précieux écosystèmes qui sont à la source même de leur vie et de leur identité. 

Certaines études suggèrent que 50 % des ressources minérales restantes dans le monde se trouvent sur des territoires des peuples autochtones et peuples de la forêt. Le refus constant des principales entreprises des industries minières, du pétrole et du gaz de respecter le droit à l’autodétermination et le droit au consentement libre, informé et préalable de ces peuples dans des contextes où les États ont trop souvent décidé de ne pas légiférer en vue de donner effet à ces droits ou de protéger les droits des peuples autochtones et des peuples de la forêt sur leurs terres ancestrales et leurs ressources, signifie qu’en dépit de l’amélioration des politiques RSE, des projets continuent d’être imposés à ces peuples et les défenseurs des droits fonciers qui s’y opposent sont criminalisés, violentés et parfois tués.   

Même les peuples autochtones et peuples de la forêt les plus isolés et les plus vulnérables sont gravement menacés par l’expansion effrénée des frontières de l’industrie extractive. Ironiquement, cette ruée mondiale visant à extraire les minéraux nécessaires à la transition vers les énergies renouvelables ne fait que reproduire et aggraver les préjudices profonds que les peuples autochtones et les peuples de la forêt ont subis de la part des industries extractives depuis l’époque coloniale, sans qu’aucun dédommagement ne leur ait été accordé.