Kenya
Forest Peoples Programme travaille avec des partenaires au Kenya depuis 2011, ayant été d’abord invité par les Ogiek du Mont Elgon en réaction à leur expulsion de leur territoire. Le travail que nous réalisons avec ces partenaires et d’autres est axé sur les régimes et les droits fonciers coutumiers, le soutien juridique, l’insistance pour un financement responsable et l’opposition à la conservation d’exclusion.
Ce n’est pas une coïncidence si les dernières forêts autochtones qui restent au Kenya sont celles où les peuples des forêts ancestraux vivent depuis des temps immémoriaux. Leurs modes de vie dépendent des forêts dont ils tirent leur subsistance et assurent la préservation. Cependant, l’État s’est approprié presque toutes les terres des peuples des forêts sous couvert d’une forme de conservation qui a souvent entraîné la destruction et l’exploitation des forêts autochtones par le Service forestier du Kenya.
FPP travaille avec des partenaires au Kenya depuis 2011, ayant été d’abord invité par les Ogiek du Mont Elgon. FPP et le Bureau régional de l’UICN pour l’Afrique de l’Est et australe (ESARO) ont travaillé en partenariat à la réalisation de la première Évaluation de Whakatane pour tenter de remédier au fait que les Ogiek avaient été expulsés de leur terre. Malgré cela, les Ogiek du Mont Elgon ont tout de même dû s’adresser aux tribunaux pour faire cesser les expulsions et sauvegarder leurs terres communautaires. En septembre 2022, les Ogiek du Mont Elgon ont eu gain de cause dans un procès ayant duré quatorze ans concernant leur expulsion. Les Ogiek du Mont Elgon offrent un exemple éloquent du fait que la sécurisation des droits fonciers coutumiers des peuples des forêts peut créer une voie rapide et fondée sur les droits vers la conservation réelle et durable de leurs forêts.
En 2011, FPP a également commencé à travailler avec le peuple sengwer de la Forêt Embobut dans les Collines de Cherangany. Les Sengwer ont fait l’objet de violentes expulsions de la part de l’État. En 2013, les Sengwer ont réussi à obtenir une enquête du Panel d’inspection de la Banque mondiale qui a conclu que le PGRN de la Banque avait enfreint ses propres politiques de sauvegarde. En 2018, les Sengwer ont également réussi à faire suspendre un grand projet de château d’eau WaTER de l’UE qui servait en fait à financer la dépossession des Sengwer, mais seulement après qu’un membre du peuple sengwer a été tué par le KFS alors qu’il se livrait paisiblement à ses activités de subsistance.
Depuis 2012, FPP et le CIPDP travaillent ensemble à soutenir les Aweer du comté de Lamu, situé sur la côte à proximité de la frontière somalienne. Les Aweer ont été successivement expulsés de leurs terres ancestrales au nom la conservation-forteresse, souvent sous le prétexte de la sécurité de l’État. En 2016, ils ont perdu la majeure partie des terres qui leur restaient au profit de la réserve forestière de Boni-Lungi. FPP et le CIPDP soutiennent les Aweer dans leur recours au parlement pour faire révoquer ce classement.
Depuis 2020, FPP travaille également avec les Ogiek de la Forêt de Mau. Malgré le jugement historique rendu en 2017 par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples en leur faveur, les Ogiek de la forêt de Mau sont toujours exclus de leurs terres forestières ancestrales. FPP les soutient dans leurs efforts visant à obtenir l’exécution de cette décision et engager une procédure pour faire cesser les expulsions.
Les Ogiek du Mont Elgon ont une organisation communautaire très efficace au sein du CIPDP (Chepkitale Indigenous Peoples Development Project), laquelle a développé des liens et des interventions avec d’autres communautés pastorales au Kenya, qui, ensemble, ont créé le très efficace réseau Community Land Action Now ! (CLAN). Depuis 2022, FPP soutient aussi une autre initiative des Ogiek du Mont Elgon, à savoir l’Assemblée des peuples autochtones d’Afrique de l’Est, réseau mené par des femmes qui couvre 13 communautés – 7 du Kenya, 3 de Tanzanie, 2 de l’Ouganda et une de l’Est de la RDC.
Principales activités et travaux en cours
Le FPP a soutenu ces populations forestières :
- cartographier leurs terres, élaborer leurs règlements de durabilité et plans d’aménagement du territoire
- mener des actions en matière de politiques et de plaidoyer à l’échelle nationale, internationale et des comtés
- engager des procédures pour faire cesser les expulsions des communautés et faire valoir leurs droits
- démontrer qu’elles sont les mieux placées pour assurer la conservation de leurs forêts et de la biodiversité si leurs droits collectifs sur leurs terres sont reconnus, plutôt que d’en être régulièrement expulsées.
Pour aider nos partenaires à atteindre cet objectif, le FPP s'efforce de
- soutenir la surveillance communautaire de la biodiversité et du couvert forestier au Mont Elgon
- soutenir la cartographie, l’élaboration de règlements et l’aménagement du territoire
- accompagner les négociations avec des acteurs nationaux, internationaux et au niveau du comté
- favoriser le soutien entre communautés (par exemple, par l’entremise des Assemblées de peuples autochtones menées par des femmes en Afrique de l’Est)
- soutenir les Aweer et les Sanye dans leur quête de la restitution de leurs terres ancestrales
- soutenir les Sengwer de la Forêt d’Embobut et lest Ogiek de la Forêt de Mau face aux expulsions.
Principales victoires de nos partenaires
- En septembre 2022, les Ogiek du Mont Elgon ont eu gain de cause dans un procès ayant duré quatorze ans concernant leur expulsion.
- Les Ogiek du Mont Elgon offrent un exemple éloquent du fait que la sécurisation des droits fonciers communautaires des peuples des forêts peut créer une voie rapide et fondée sur les droits vers la conservation réelle et durable de leurs forêts.
- Le travail de l’Assemblée des peuples autochtones d’Afrique de l’Est, réseau mené par des femmes fait valoir le rôle central des femmes dans la lutte pour les terres communautaires.
- En 2013, les Sengwer ont réussi à obtenir une enquête du Panel d’inspection de la Banque mondiale qui a conclu que le PGRN de la Banque avait enfreint ses propres politiques de sauvegarde.
- Les Sengwer ont également réussi à faire suspendre un grand projet de château d’eau WaTER de l’UE qui servait en fait à financer la dépossession des Sengwer, mais seulement après qu’un membre du peuple sengwer a été tué par le KFS alors qu’il se livrait paisiblement à ses activités de subsistance.










